Sciences : Repositionner l’exercice physique

Sciences : Repositionner l’exercice physique

Combler le fossé entre les valeurs et les comportements[1]

 

Sciences : Repositionner l’exercice physique

Michelle L. Segar[2], Jacquelyne S. Eccles[3] et Caroline R. Richardson[4], trois chercheurs de l’Université du Michigan aux États-Unis se sont basés sur une affirmation initiale bien simple pour mener à terme leurs recherches : un comportement peut seulement être compris si les objectifs s’y rattachant sont identifiés. De ce fait, les niveaux prépondérants d’objectifs seraient reliés aux valeurs des individus, lesquels peuvent nous fournir des indices sur la façon dont les gens lient l’activité physique à leurs valeurs fondamentales, selon leur hypothèse. Ce la dit, les chercheurs désiraient savoir si le lien parfois étroit entre les pratiques sportives et les valeurs de base des individus pouvait avoir un impact à long terme sur le niveau de participation à l’exercice physique.

 

Méthode : Un échantillon de femmes d’âge mûr (40-60 ans) fut sélectionné afin de participer à une étude d’une durée d’un an basée sur des méthodes mixtes de recherche (n=226). Les objectifs prépondérants de la recherche furent mesurés de façon inductive et analysés avec une approche théorique à base empirique. En d’autres termes, les recherches furent basées sur l’expérimentation et l’observation (évidence) dans le but de tester l’hypothèse mentionnée précédemment.

Plus précisément les valeurs atteintes et la participation à l’exercice physique furent mesurés quantitativement. Par le biais d’une analyse de la variance (ANOVA) par paires, des comparaisons furent établies afin d’étudier les différences entre les objectifs de l’exercice et la réalisation des dites valeurs. Par exemple, les effets des objectifs sur la participation à l’exercice physique, le contrôle le l’IMC et le soutien social furent évalués.

 

Résultats : Il fut trouvé que les participantes pratiquaient l’activité physique principalement pour des objectifs prioritaires tels que le sain-vieillissement, la qualité de vie, la santé actuelle, l’apparence et le poids. Il fut démontré que les participantes valorisant des objectifs reliés à la qualité de vie pratiquaient davantage d’activité physique que celles menant des objectifs reliés à la santé actuelle et le sain-vieillissement.

 

Conclusions : Les objectifs prépondérants reliés à la santé actuelle et le vieillissement sont associés à moins d’exercice que ceux liés à l’amélioration de la qualité de vie quotidienne. Mais encore, les avantages plus à long termes/éloignés de la pratique de l’activité physique (promotion de la santé, prévention des maladies et longévité) pourraient ne pas être aussi convaincants pour des individus occupés en comparaison avec leurs responsabilités et priorités quotidiennes.

Dans les faits, si l’on déplace ce paradigme de la médecine au domaine de la commercialisation, nous pouvons affirmer qu’il serait possible de mieux commercialiser et « vendre » la pratiquer de l’exercice physique. Effectivement, les « paiements » et avantages immédiats motivent davantage les comportements reliés à l’activité physique que les buts et desseins à long terme. De ce fait, ces chercheurs nous disent qu’il serait viable de rebaptiser l’exercice comme un moyen primaire pour les individus d’améliorer la qualité de leur vie quotidienne.

Ces résultats intéressants ont des implications importantes sur la façon dont l’exercice est prescrit tant au point de vue sociétal qu’individuel. Plus précisément, la condition physique reliée aux entreprises, à la promotion de la santé, aux soins de santé et à la santé publique se retrouvent directement concernés.

 

 

 

[1] International Journal of Behavioral Nutrition and Physical activity : « Rebranding exercise : closing the gap between values and behavior ». En ligne. 2011. IJBNPA. 14p. < http://selfdeterminationtheory.org/SDT/documents/2011_SegarEcclesRichardson_IJBNPA.pdf >. Consulté le 16 mars 2016.

[2] Institute for Research on Women and Gender, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan, USA.

[3] Institute for Social Research, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan, USA.

[4] Department of Family Medicine, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan, USA.