Grit ; La clé du succès ?

C'est quoi le Grit?

Angela Duckworth a récemment chamboulé le monde de la psychologie avec son TEDTalk sur Grit qui a été visionné plus de 1 million de fois. La recherche de Duckworth se questionne sur les différences individuelles qui accompteraient, au-delà du talent et du quotient intellectuel, pour la performance et le succès. Spécifiquement ; pourquoi certaines personnes accomplissent-elles plus que d'autres?

Sa réponse ; le Grit ! Selon le Dictionnaire Merriam-Webster, Grit se définit comme étant un courage et une force de caractère face à un défi. Duckworth modifie cette définition de Grit pour le présenter comme étant une « persévérance et une passion pour ses objectifs qui perdure dans le temps ». D’après Duckworth et ses collègues, les gens qui possèdent beaucoup de Grit ont une capacité à gérer l’échec de manière à en tirer des leçons et à les transformer en succès futurs. Ils n’ont aussi pas peur de la défaite. Malgré que l’engagement et la persévérance vers leurs objectifs peuvent les rendre vulnérables à la défaite, c’est aussi avec la persévérance qu’ils pourront obtenir de bons résultats. En d’autres mots, qui n’essaie rien n’a rien.

Comment on développe le Grit?

Duckworth s’inspire aussi du travail de Carol Dweck pour parler du Grit. Dans ses travaux, Dweck s’est intéressée à l’attitude des gens face à l’échec. Elle décrit que, ce qui permet à certains d’entre nous de rebondir plus facilement après une défaite, c’est le « Growth Mindset ». C’est la croyance que c’est dans notre pouvoir d’apprendre et de s’améliorer. On commence rarement en haut de l’échelle. Par contre, il est important pour persévérer et atteindre nos objectifs de bien s’outiller. D’abord, il faut s’assurer que notre objectif est réalisable, sans quoi, nos efforts ne nous mèneront à rien. Ensuite, on doit considérer nos ressources et opportunités et y aller de l’avant avec un « Growth Mindset ». Comme le dicton le dit si bien ; « Rome ne sait pas construit en 1 jour ! »

Duckworth propose aussi que Grit soit un sixième trait de personnalité. D’après la théorie du « Big Five », il existerait cinq traits de personnalité, soit ; l’Ouverture, l’Extraversion, la Conscience, la Névrose, et l’Agréabilité. Notre personnalité est l'expression de l'interaction dynamique entre ce qui est inné, nos expériences, et notre environnement. Une minute, on peut se sentir plus agréable, la prochaine plus névrosée, mais généralement, notre personnalité reste assez stable. Selon Duckworth, parmi les cinq traits de personnalité plus connus, la conscience serait le plus étroitement associée au Grit.

Être consciencieux et tenace est-ce assez?

Lorsque le trait de Conscience est étudié dans un contexte d’atteinte de ses objectifs et de réussite, il a été prouvé que les gens se distinguent de deux façons ; par leur fiabilité, ou par leur ténacité (Hough, 1992). L'individu consciencieux qui démontre plus de ténacité sera généralement axé sur la réussite. C’est celui qui travaille sans relâche, essaie de faire un bon travail sans avoir peur de sortir des sentiers battus, et complète la tâche à accomplir. Comparativement, l’individu consciencieux qui démontre plus de fiabilité sera plus réservé et conventionnel. Donc, si on ne regarde que le trait de la Conscience, on comprend que de se démontrer plus tenace, soit par sa persévérance ou son originalité, est important pour le succès. Il ne faut donc pas baisser les bras et il vaut mieux viser plus loin que seulement faire ce qui est attendu de nous.

Cependant, une nuance est apportée par Grit. La grande distinction entre quelqu'un qui réussit et quelqu'un qui est tenace (c.-à-d. ; qui met beaucoup d’énergie dans une activité sans nécessairement atteindre le succès escompté) est la suivante : nos actions doivent avoir un but et ce but doit nous passionner. Avoir un but sert à fournir un contexte et un cadre dans lequel trouver le sens et la valeur de nos efforts à long terme. Ce but nous aide à cultiver le dynamisme, la durabilité, la passion, le courage, et l'endurance.

Être passionné c’est d’avoir une forte inclination vers une activité qu’on aime, qu'on trouve importante et dans laquelle on investit du temps et de l'énergie. Ainsi, pour qu'une activité représente une passion, elle doit avoir une signification et une valeur dans nos vies. Plusieurs recherches ont d’ailleurs démontré que de participer à une activité qui nous passionne nous permet d’évaluer cette activité de façon plus positive (Deci, Eghrari, Patrick et Leone, 1994), et donc d’y investir plus de temps, d’énergie (Emmons, 1999), et d’avoir plus de goût à la tâche (Csikszentmihalyi, Rathunde, & Whalen, 1993).

Être à la recherche de l'excellence

En général, les gens qui ont du Grit ne recherchent pas la perfection, mais cherchent plutôt l'excellence. La différence ? C’est que la perfection est la perception d'un idéal par quelqu'un d'autre, et la poursuivre serait comme de courir après une hallucination. Certes, parfois la « perfection » est nécessaire pour établir des normes de performance, comme dans le monde du sport (ex; gymnastique). Malheureusement, la recherche de la perfection est souvent liée à des troubles d'anxiété, de faible estime de soi, de trouble obsessionnel compulsif, de toxicomanie, et de dépression clinique. Bien entendu, ce sont des obstacles menaçants au succès.

L'excellence, en contrepartie, est plus valorisante puisqu’elle permet l'échec. C’est une mentalité qui permet de transformer l’échec en atout à la réussite. Pour avoir du Grit, il faut donc arrêter de succomber aux attentes de la société qui nous entoure, et se concentrer sur notre définition de la réussite. De cette façon, nos objectifs de vie deviendront des activités qui nous passionnent, dont on n’a pas peur de l’échec, et dont on apprécie le cheminement.

Chroniqueuse Secrets de nerds-Équipe Altius Maude Guilmette

Références:

Dweck, C. S. (2006). Mindset: The new psychology of success. Random House Incorporated.

Duckworth, A. L., Peterson, C., Matthews, M. D., & Kelly, D. R. (2007). Grit: perseverance and

passion for long-term goals. Journal of personality and social psychology92, 1087.

Perlis, M. M. (5). Characteristics of grit--How many do you have. Forbes. Retrieved from

http://www. forbes. com/sites/margaretperlis/2013/10/29/5-characteristics-of-grit-what-it-is-why-you-need-it-and-do-you-have-it.

Vallerand, R. J., Blanchard, C., Mageau, G. A., Koestner, R., Ratelle, C., Léonard, M., ... &

Marsolais, J. (2003). Les passions de l'ame: on obsessive and harmonious passion. Journal of personality and social psychology85, 756.


Investir dans la formation et le développement des compétences de ses employés : est-ce que cela en vaut la peine ?

D’abord, la formation professionnelle est définie comme étant « un ensemble d’activités planifiées de la part d’une organisation pour augmenter les connaissances et les compétences professionnelles ou pour modifier les attitudes et le comportement social de ses membres de manière cohérente avec les objectifs de l’organisation et les exigences de l’emploi » (Landy, 1985 ; Traduction libre).

Quelles sont les raisons pour lesquelles l’on devrait considérer la formation des employés comme étant une pratique importante ?

 

En effet, il y a plusieurs raisons pour lesquelles la formation des employés est une pratique importante à intégrer au sein d’une organisation, en voici donc quelques-unes :

  1. Lorsque des personnes sont en recherche d’emploi, la formation offerte par l’employeur est un élément clé qui fera en sorte qu’une personne va accepter ou refuser un poste (What drives, 2001). Ainsi, le fait de pouvoir acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences est un facteur clé dans la sélection d’un emploi et dans la satisfaction au travail des employés. La satisfaction au travail quant à elle est définie comme étant « ce que les employés pensent de leur travail et des différents aspects de leur travail. C’est la mesure dans laquelle les employés aiment ou n’aiment pas leur travail. » (Spector, 1997 ; Traduction libre). Conséquemment, si les employés ont des opportunités d’apprendre de nouvelles compétences et connaissances pour pouvoir faire leurs tâches, ces derniers seront plus satisfaits face à leur emploi (Schmidt, 2007).

 

  1. En lien avec la satisfaction au travail, si les employés sont moins satisfaits, ces derniers seront plus enclins à s’absenter, à avoir une moins bonne santé, à se plaindre et avoir une intention de quitter leur emploi. Ultimement, cela peut engendrer un taux de roulement plus élevé pour l’organisation (Schmidt, 2007). Donc, le fait d’investir dans la formation est un moyen parmi tant d’autres de s’assurer que les employés soient satisfaits dans leur emploi. En effet, les employés qui ont reçu de la formation dans le cadre de leur travail semblent plus satisfaits de leur emploi que les gens qui n’en auraient pas reçu (Lowry, Simon et Kimberley, 2002).

 

  1. Dans un contexte où il y a une pénurie de main-d’œuvre et dont cette main-d’œuvre est de plus en plus spécialisée, les employés sont plus mobiles et changent plus souvent d’emplois. Ainsi, le fait d’investir dans la formation est bon un moyen d’assurer la conservation des talents au sein d’une organisation puisque le développement des compétences est un critère important dans la carrière d’une personne (Schmidt, 2007).

Revenons donc à notre question de base :

 

Si une organisation investit dans la formation pour ses employés, ceux-ci seront mieux formés et conséquemment plus satisfaits. De plus, si les employés sont plus satisfaits, ils seront plus engagés dans leur travail et seront plus propices à accepter les objectifs organisationnels. Ainsi, ces employés seront plus motivés et mettront plus d’efforts pour atteindre les objectifs de l’organisation (Schmidt, 2007). En somme, les employés seront plus performants et ultimement l’organisation aussi sera plus performante.

Finalement, on peut conclure qu’investir dans la formation des employés c’est payant !

 

Chroniqueuse Secrets de nerds-Équipe Altius Kloé Therrien

Références :

Landy, F. J. (1985). Psychology of work behavior. Homewood, IL: Dorsey Press.

Lowry, D. S., Simon, A. & Kimberley, N. (2002). Toward improved employment relations practices of casual employees in the New South Wales registered clubs industry. Human Resource Development Quarterly, 13(1), 53–69.

Schmidt, S. W. (2007). The relationship between satisfaction with workplace training and overall job satisfaction. Human Resource Development Quarterly, 18(4), 481–498.

Spector, P. (1997). Job satisfaction: Application, assessment, causes and consequences. Thousand Oaks, CA: Sage.

What Drives Employee Satisfaction? (2001, July). Community Banker, p. 42.


Comment tenir (pour de bon cette fois !) ses résolutions du Nouvel An 2018... ?

Comment tenir (pour de bon cette fois !) ses résolutions du Nouvel An 2018... ?

Par Caroline Leduc

Faire sa liste de nouvelles résolutions pour la nouvelle année est inspirant et une incroyable source de motivation pour améliorer sa qualité de vie, mais comment faire pour que la motivation se poursuive mois après mois et que les bonnes résolutions se transforment en habitudes ?

Afin qu’elles ne tombent pas dans l’oubli dans les semaines qui suivent, prenez le volant de vos ambitions et décortiquez chaque résolution en objectifs concrets et opérationnels ainsi que d’élaborer sur comment vous allez les atteindre. Car c’est bien beau de dire, comme les 10 dernières années, que « ma résolution #1 pour 2018 est d’être plus en forme ».

Mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire pour vous être plus en forme ?

Est-ce simplement perdre 5lbs ou ne plus avoir le souffle court lorsque vous montez les escaliers du bureau lorsque l’ascenseur est surpeuplé ou en panne ? Ou souhaitez-vous plutôt couper 3 min de votre temps lors de votre prochaine course de 5 km d’Équipe Altius ?

Comment planifiez-vous atteindre cela ?

Marcher ou aller au bureau en vélo au moins 2 fois par semaine ? Prendre les escaliers à chaque fois que vous le pouvez et éviter les ascenseurs/escaliers roulants ? Manger plus de repas préparés à la maison et moins de restauration rapide ? Vous inscrire à toutes les courses offertes par Équipe Altius et vous entraîner 2-3 fois par semaine durant les 6 prochains mois ?  

Comment bâtir ses résolutions 2018 et comment les tenir!

Soyez réaliste : soyez conscient de VOTRE réalité

Ne tombez pas dans le piège du fantasme inatteignable qui ne cadre pas avec votre style de vie, vos intérêts, vos obligations, vos moyens financiers, etc. Par exemple, ce n’est peut-être pas la meilleure des idées (quoi que Internet regorge d’histoires vous prouvant le contraire) de vous inscrire à un marathon si vous n’avez jamais couru de votre vie. Commencez par vous inscrire à une course de 5 km et de vous entraîner pour cette distance, puis augmentez graduellement si tout va bien ! Ne projetez pas de vous entraîner 6 fois par semaine si vous ne vous entraîniez pas du tout précédemment, puisqu’il ne faut pas sous-estimer l’ampleur du changement. Mieux vaut se donner un objectif plus petit, et donc plus réaliste, de s’entraîner deux fois par semaine pour commencer, puis augmenter à 3 dans quelques semaines, etc.

Des objectifs atteignables

Il est plus motivant d’atteindre des petits objectifs plus atteignables et de les faire progresser vers l’objectif ultime, plutôt que d’être découragé devant un objectif trop gros avant même d’avoir commencé et que cela vous empêche de vous atteler à la tâche si toutes les conditions requises ne sont pas réunies. Ce ne sera jamais parfait, donc mieux vaut faire des petits pas dans la bonne direction plutôt que d’attendre que la situation idéale n’arrive.

Par exemple, vous êtes découragé à l’idée d’aller courir 3 km lors de vos entraînements puisque vous n’avez jamais vraiment fait de course à pied ou vous vous sentez trop fatigué au moment que vous vous êtes assigné pour aller courir. Et bien, sortez quand même, dites-vous que vous allez faire au moins 1 ou 1.5 km et que c’est mieux que rien. Rapidement, vous vous rendrez compte que rendu à 1 km de course, vous avez encore de l’énergie à donner et donc vous poursuivez jusqu’à 1.5 km puis 2 km (et peut-être même que vous déciderez de continuer à courir une fois rendu à 2 km. Ça s’appelle la technique du ‘’Pied dans la Porte’’.

Bienvenue dans le cercle vertueux de la motivation !

Bravo! Vous avez fait 2 km au lieu de ne rien faire du tout et d’attendre une autre journée durant laquelle vous auriez potentiellement été plus motivé (mais lors de laquelle, fort probablement, vous arriveriez avec une excuse semblable pour repousser l’entraînement). Voyant que vous n’êtes pas obligé de respecter à la lettre les objectifs que vous vous êtes fixés, cela enlève de la pression et vous encouragera à retourner courir, même si ce n’est pas la séance parfaite (distance plus courte, rythme de course moins rapide, etc.). Ainsi, vous allez au moins respecter votre engagement d’aller courir, plutôt que d’attendre des conditions idéales qui n’arriveront probablement jamais. Puis, au fur et à mesure, vous allez augmenter votre distance ou rythme et finir par atteindre votre objectif. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, comme on dit!

De plus, comme le mentionne Dr. Marylène Gagné, experte en motivation, vous devez formuler des résolutions qui sont importantes à vos yeux et non pas à cause de la pression populaire ou de vos proches. Elles doivent faire du sens pour vous. Par exemple, une résolution populaire est de perdre quelques livres. Vous devez vous demander si vous voulez le faire parce qu’il est important pour vous d’être plus en santé ou est-ce parce que vous voulez mieux paraître aux yeux des autres ou parce que Chéri(e) vous l’a demandé(e) ? Les recherches sur la motivation ont démontré qu’il est mieux de faire des choses parce qu’elles sont importantes pour nous et non pas parce que la source de motivation est externe.

Ensuite, vous devez être spécifique par rapport à ce que vous voulez accomplir. Au lieu de dire que vous voulez être plus en forme en 2018, établissez comment vous allez être plus en forme ainsi que quels jours/temps spécifiques vous allez allouer à cette tâche. Soyez réaliste quant à votre habileté à vous engager à tenir cette résolution et soyez très précis sur comment vous allez atteindre cet objectif. Pensez à comment vous allez gérer les distractions et s’il peut y avoir d’autres demandes qui peuvent survenir durant les moments alloués à la réalisation de l’objectif. Comment allez-vous faire pour éviter de les utiliser comme des excuses vous empêchant d’effectuer l’action vous rapprochant de votre objectif ? Il s’agit vraiment de mettre en place tous les éléments nécessaires pour réussir. Mais n’oubliez pas, c’est correct de réorganiser ses objectifs si on se rend compte qu’on a été trop ambitieux (pour le moment du moins)!

Bonne planification ! Et n’oubliez pas de bâtir vos objectifs en utilisant la méthode SMART !

 

Caroline Leduc

Chroniqueuse de Secret de nerds - Altius

 

 

 

 

 

 

 

 

Références :

Pour en savoir plus sur le sujet :

Communication duquelle est basée cette vulgarisation :

Autres chroniques sur le sujet :


Stress et santé: quelles sont les conséquences et les implications?

D’abord, il importe de définir ce qu’est le stress afin de pouvoir démystifier ses conséquences. Bien qu’il existe une multitude de définitions du stress, nous proposons la suivante : le stress est défini comme étant une sorte d'évaluation cognitive propre à chaque individu qui est généré lorsqu'il fait potentiellement face à des menaces ou à des opportunités (Lazarus et Folkman, 1984). Donc, la notion importante dans la définition du stress est la composante subjective que chaque individu fait quant à l’interprétation personnelle de son propre stress. Ainsi, chaque personne vit et interprète son stress différemment.

Le stress provient d’événements ou de stimuli causés par certains stresseurs. Ces stresseurs peuvent être physiques ou psychologiques, et aigus ou chroniques (Centre d’études sur le stress humain, 2017). Un stresseur aigu est un événement traumatique survenant à un moment dans le temps tel qu’un décès, un accident, etc. alors qu’un stresseur chronique s’étend sur une longue période de temps, par exemple en environnement de travail malsain qui engendre un climat négatif. Ces stresseurs sont au final tout ce qui cause le stress!

Le stress est-il toujours néfaste ?

La réponse est non! Au contraire, le stress nous est nécessaire dans certaines situations, par exemple pour atteindre des objectifs, pour affronter un nouveau défi, pour obtenir une promotion au travail ou même lors de notre mariage ou d’un accouchement! À cet égard, le stress est même bon pour la santé dans des situations où il génère un sentiment d’accomplissement ou d’autres sentiments positifs (Selye, 1975). Cependant, le stress devient problématique s’il devient chronique, s’il mène à l’épuisement, où lorsque le corps humain n’est plus capable d’y répondre et conséquemment le système immunitaire en est atteint.

S’en suivent donc des symptômes négatifs reliés à un stress prolongé. Ces symptômes sont reliés à la dépression, l’anxiété, l’épuisement professionnel dit burnout, etc. Le stress peut aussi affecter la santé physique. Ces symptômes physiques peuvent être des maux de dos, un faible système immunitaire, des maux de tête et même ultimement des crises cardiaques et des AVC. En effet, le stress accru augmente le risque de maladies coronariennes liées aux crises cardiaques (Chandola et al., 2010). Enfin, les symptômes de stress peuvent même affecter les comportements, par exemple augmenter la consommation de drogues, d’alcool ou de cigarettes.

Dans les milieux de travail, ces conséquences liées aux symptômes du stress ont inévitablement des coûts. Selon les recherches de Chrysalis Performance Inc., le stress en entreprise représente:

19% des coûts d’absentéisme;

40% des coûts de roulement du personnel;

55% des coûts de PAE (programme d’aide aux employés);

60% des accidents de travail;

10% des coûts de régimes d’assurance-médicaments;

100% des poursuites liées au stress.

Par ailleurs, les problèmes de santé mentale en milieu de travail peuvent coûter jusqu’à près de 14% des profits annuels nets des organisations et jusqu’à 16 milliards de dollars annuellement pour l’économie canadienne (Institut universitaire en santé mentale de Montréal, 2017). Enfin, selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression devrait atteindre la première place de cause de morbidité dans les pays développés d’ici 2020.

Ceci étant dit, il est important que les différents milieux de travail adoptent divers programmes faisant la promotion de la santé au travail, dont des programmes de prévention et d’information, ainsi que des programmes d’aide aux employés afin éliminer le stigmate entourant les problématiques reliées au stress et de venir en aide aux employés qui en ont le besoin. Donc comme le bon vieux dicton le dit : il vaut mieux prévenir que guérir !

Kloé Therrien

Chroniqueuse de Secret de nerds- Altius

Références:

Centre d’étude sur le stress humain. (2017). Qu’est-ce que le stress ? Stresseurs. [En ligne] : http://www.stresshumain.ca/le-stress/quest-ce-que-le-stress/stresseurs.html

Chandola, T., Heraclides, A., & Kumari, M. (2010). Psychophysiological biomarkers of workplace stressors. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 35(1), 51-57.

Institut universitaire en santé mentale de Montréal. (2017). En chiffres.  [En ligne] : http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html

Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Coping and adaptation. The handbook of behavioral medicine, 282-325.

Selye, H. (1975). Stress and distress. Comprehensive therapy, 1(8), 9-13.

 


Argent et motivation: à quoi ça rime?

Il y a de cela quelque temps, on vous présentait une chronique sur la théorie de la motivation autodéterminée (ici). Selon cette théorie, il existe deux types de motivation ; soit la motivation contrôlée ou la motivation autodéterminée. On parle de motivation autodéterminée lorsqu’une personne éprouve du plaisir à accomplir un certain comportement ou lorsqu’il correspond à ses valeurs. La motivation contrôlée quant à elle, proviens principalement d’une source extérieure à soi. Il peut s’agir entre autres de la recherche d’une compensation financière telle que l’obtention d’un bonus ou d’une prime.
Les études démontrent que c’est la motivation autodéterminée qui permet l’atteinte des objectifs et surtout le maintien à long terme des efforts investi afin d’atteindre ceux-ci. On peut développer sa motivation autodéterminée en satisfaisant nos trois besoins psychologiques de base, soit le besoin d’autonomie, de compétence et d’affiliation.

Ainsi, les études semblent démontrer que l’offre d’argent et de primes à ses employés aurait pour effet de susciter la motivation contrôlée. Pourtant, l’utilisation de ce genre d’incitatifs est toujours de mise en milieu de travail (et ailleurs aussi). Alors à quoi ça rime ?

 

Pourquoi l’argent ?

Argent motivation

Une équipe de chercheurs à récemment démontré que le fait de vouloir plus d’argent n’était pas nécessairement néfaste pour la motivation. Ils ont démontré que ce sont plutôt les raisons pour lesquelles les gens veulent plus d’argent qui déterminera la qualité de la motivation de chacun. Ainsi, quelqu’un qui souhaiterait obtenir une récompense financière de son employeur afin de s’acheter le nouveau gadget de l’année n’aura pas la même motivation que son collègue qui souhaite obtenir la même récompense pour aider à financer les études de ses enfants.

L’étude a démontré qu’il existe trois motifs principaux pour lesquelles les gens cherchent à obtenir de l’argent : les motifs liés à la stabilité financière, les motifs intégrés au soi ainsi que les motifs non intégrés au soi.

Stabilité financière

C’est ce motif qui permet de répondre à nos besoins essentiels et qui permet une certaine sécurité financière. Il nous permet entre autres de nous procurer des biens essentiels tels qu’un toit pour nous loger, de la nourriture, ainsi que de faire face aux situations d’urgence.

Motifs intégrés au soi

Un motif intégré au soi correspond à une raison qu’a un individu à faire de l’argent qui est aligné à ses valeurs et qui contribue à sa croissance psychologique. Ces motifs permettent à un individu de se développer dans un environnement sain qui lui permet de combler ces besoins d’autonomie, de compétence et d’affiliation sociale. Par exemple; la volonté d’être payé de manière juste pour du travail accompli, la volonté de faire don de l’argent reçu ou d’investir de l’argent dans diverses activités et passe-temps, de pouvoir faire face aux imprévus de la vie ainsi que la volonté de faire de l’argent pour obtenir plus de liberté, sont tous des exemples de motifs pour faire de l’argent qui sont intégrés au soi. Ces motifs auront des effets bénéfiques sur la santé psychologique des individus et sur le maintien de leur motivation à long terme.

Motifs non intégrés au soi

Un motif non intégré au soi correspond à une raison qu’a un individu de faire de l’argent qui ne contribue pas, ou qui peut même nuire au développement psychologique de celui-ci ainsi qu’à son environnement. Lorsqu’une personne souhaite faire de l’argent pour ces motifs, elle cherche généralement à combler un vide à l’intérieur de soi ou un vide relié à son environnement social. Par exemple, elle peut chercher à obtenir plus d’argent pour attirer l’attention, pour se faire accepter par ses pairs, pour faire ses preuves ou pour pouvoir dépenser de manière impulsive.

 

Quelle est la bonne façon d’utiliser l’argent alors ?!

L’argent et le désir d’en faire davantage ne disparaîtront pas de si peu. Ainsi, il serait préférable d’éduquer vos collègues, employeurs et amis en leur apprenant que l’argent peut mener à plus de bien-être, mais seulement dans certaines conditions. Lorsqu’on offre des récompenses et bonis en entreprise, il pourrait être pertinent de sonder les employés sur leurs motivations et envisager la mise en place d’un objectif propre à chacun qui serait en ligne avec les valeurs de ceux-ci et qui favoriserait le développement et la croissance personnelle de ceux-ci, par la satisfaction des besoins d’autonomie, de compétence et d’affiliation sociale.

 

Julie Lauzier

Chroniqueuse de Secret de nerds - Altius

 

Référence :

Landry, A. T., Kindlein, J., Trépanier, S. G., Forest, J., Zigarmi, D., Houson, D., & Brodbeck, F. C. (2016). Why individuals want money is what matters: Using self-determination theory to explain the differential relationship between motives for making money and employee psychological health. Motivation and Emotion40(2), 226-242.


Mettre en place un programme de vie active basé sur des objectifs bien établis

Il y a quelques mois, en mars 2017, on vous parlait de l’importance de définir des objectifs réalistes pour un programme de vie active en entreprise (ici) selon le modèle d’O’Donnell (2013). On y expliquait qu’afin de parvenir à implanter durablement un programme de vie active en entreprise, il est important de prendre le temps de bien le structurer afin qu'il réponde à la fois aux objectifs que vous vous fixez en tant qu'entreprise ainsi qu’aux besoins et intérêts de vos employés.
Dans la présente chronique, on abordera l’importance d’avoir des objectifs bien définis (objectifs SMART) et de bâtir le programme de vie active de manière à ce qu’il vienne répondre à ces objectifs, toujours selon le modèle d'O'Donnell.

 

 

Prendre le temps de bien définir les objectifs

Selon O'Donnell (2013), il faut garder à l’esprit qu’afin d’avoir des objectifs bien définis, il faut y mettre des efforts significatifs et prendre le temps de le faire correctement. Si vous êtes un responsable des ressources humaines à qui les dirigeants ont confié le mandat d’instaurer un programme, il vous faudra leur faire comprendre que des séances de clarification des objectifs en leur présence seront nécessaires afin de s’assurer que le programme proposé soit aligné sur les objectifs que l’entreprise souhaite atteindre.

La plupart des objectifs d'un programme de vie active peuvent être divisé en deux catégories : 1) les objectifs organisationnels; et 2) les objectifs de santé. Les objectifs  organisationnels incluent la réduction des coûts de soins médicaux, l'amélioration de l'image de l'entreprise et l'augmentation de la productivité au sein de l'entreprise. Les objectifs de santé porteront sur le niveau de changement de santé souhaité et le domaine spécifique du changement souhaité, tel que la forme physique ou l'alimentation. Il n'est pas toujours possible d'atteindre les deux types d'objectifs (de gestion et de santé) à travers la même conception de programme et les priorités relatives des deux vont certainement avoir un impact sur l'orientation du programme.

Trois exemples de processus à suivre selon O'Donnell (2013) pour mettre sur pied un programme permettant de répondre aux objectifs seront présentés ci-dessous, selon les deux types d'objectifs.

  1. Exemple de processus à suivre - Objectifs organisationnels    

         A) Réduction des coûts de soins de santé (O'Donnell, 2013)

Si l'objectif de gestion de réduction de coûts de soins médicaux est le principal objectif du programme de vie active en entreprise à mettre sur pied, le processus suivant pourrait être suivi :

  1. Analyser les dépenses en soins de santé passées, présentes et projetées en fonction des récurrences et des zones à coût élevé.
  2. Déterminer les problèmes de santé présents et futurs projetés puisqu'ils sont associés aux coûts de soins de santé. Ceci peut être fait par des dépistages de santé et en révisant les demandes de réclamations d'assurances et des dossiers de compensation des travailleurs.
  3. Déterminer quels problèmes de santé ont un plus grand impact sur les coûts et qui peuvent être traités avec succès par des programmes de promotion de la santé.
  4. Réaliser une analyse coût/bénéfice pour déterminer quels programmes produisent des bénéfices qui sont supérieurs à leurs coûts.
  5. Examiner les méthodes pour corriger ou prévenir les problèmes de santé coûteux qui ne peuvent pas être affectés par la promotion de la santé.
  6. Développer des méthodes pour suivre l'impact du programme sur les coûts de soins de santé.
  7. Développer des programmes de promotion de la santé qui auront le plus grand impact possible sur les coûts de soins de santé. Ceux-ci incluront probablement des programmes spéciaux pour les employés avec les plus hauts coûts de soins de santé, pour le sevrage tabagique, le contrôle de l'hypertension, la prévention des problèmes du bas du dos et les programmes de prévention des blessures générales.

 

  1. B) Amélioration de l'image de l'entreprise (O'Donnell, 2013)

Si l'objectif est un objectif de gestion pour améliorer l'image de l'entreprise, le processus suivant pourrait être suivi :

  1. Déterminer les groupes et les individus dont la perception de l'entreprise est importante.
  2. Déterminer les composantes d'un programme de promotion de la santé le plus susceptible de façonner la perception de ce groupe; et développer ces programmes.
  3. Développer des mécanismes permettant de capitaliser sur la valeur de l'image du programme.
  4. Examiner les méthodes autres qu'un programme de promotion de la santé pour améliorer l'image de l'entreprise.
  5. Développer des méthodes pour suivre l'impact du programme sur l'image de l'entreprise.
  6. Développer d'autres programmes sans lien avec la santé qui auront un grand impact sur l'image de l'entreprise

  1.  Exemple de processus à suivre - Objectifs de santé (O'Donnell, 2013)

Si l'objectif est un objectif de santé spécifique, tel que réduire l'incidence des crises cardiaques, le processus suivant, très différent du précédent, pourrait être suivi :

  1. Déterminer les causes des crises cardiaques.
  2. Déterminer laquelle ou lesquelles de ces causes peuvent être affectée(s) par des programmes de promotion de la santé.
  3. Effectuer le dépistage des employés pour identifier les facteurs de risque cardiaque.
  4. Déterminer quels programmes sont les plus efficaces pour réduire les facteurs de risque cardiaque dans la population salariée.
  5. Examiner les méthodes pour corriger les facteurs de risque cardiaque qui ne peuvent pas être réduits par un programme de la promotion de la santé.
  6. Développer des méthodes pour suivre l'impact des programmes sur les facteurs de risque cardiaque.
  7. Développer des programmes qui auront le plus grand impact possible sur les facteurs de risque cardiaque. Ceux-ci incluront probablement la nutrition, le sevrage tabagique, la forme physique, la gestion du stress, le contrôle de l'hypertension et l'augmentation du soutien social.

Prioriser les objectifs et prendre en compte les ressources disponibles

Dans la plupart des cas, il y a de multiples objectifs. Le défi pour le concepteur du programme de vie active est de déterminer de manière précise les priorités relatives des objectifs et de concevoir le programme pour atteindre la balance appropriée des bénéfices dans chacune des zones d'objectifs.

Selon O'Donnell (2013), dans la quasi-totalité des cas, une 3e considération majeure (en plus des objectifs de santé et organisationnels) sera les limites sur les ressources humaines, financières, spatiales et temporelles disponibles pour le programme. Celles-ci limiteront l'éventail des options de programme considérées et forceront les programmes à être conçus de telle sorte qu'ils atteignent le plus grand retour possible sur l'investissement.

L'importance de la clarification des objectifs

Il est important de clarifier les motivations et les objectifs puisque les programmes les plus réussis ont lié leurs objectifs de programme aux objectifs de l'organisation. Si les objectifs ne sont pas clarifiés, ils ne peuvent pas être alignés.

Il est parfois difficile pour une organisation de clarifier les objectifs d'un programme de promotion de la santé proposé. En effet, selon O'Donnell (2013), la plupart des cadres n'ont pas une compréhension précise des bénéfices potentiels d'un programme de promotion de la santé. De plus, les grosses entreprises sont composées de plusieurs décideurs ou cadres supérieurs. Il n'est pas inhabituel qu'un gestionnaire s'attende à ce que le programme de promotion de la santé réduise les coûts de soins de santé de 15% tandis qu'un autre gestionnaire dans la même entreprise s'attend à ce que le programme n'ait aucun impact sur les coûts de soins de santé. Une solution afin d'éviter ce problème est d'établir un protocole clair pour la clarification des objectifs. Toujours selon O'Donnell (2013), le processus à 5 étapes décrit ici sommairement a été utilisé efficacement par un certain nombre d'organisations pour clarifier les objectifs.

Clarification des objectifs - Processus à 5 étapes:

  1. Clarification des motivations et des objectifs
  2. Projections d'analyse de coût/bénéfice
  3. Niveaux de soutien et domaines d'intérêts
  4. Accès aux ressources
  5. Problèmes de développement de programme

Questions à se poser pour mettre en œuvre le processus à 5 étapes:

  1. Quels sont les objectifs et les motivations de l'organisation pour considérer le développement d'un programme?
  2. Est-ce qu'un programme de promotion de la santé est un investissement rentable pour cette organisation?
  3. Quels sont les niveaux de soutien, de besoins et d'intérêts parmi les employés, les cadres intermédiaires et les cadres supérieurs ?
  4. Est-ce que l'organisation a accès aux ressources nécessaires à l'intérieur de l'organisation et de la communauté?

 

Si les réponses aux 4 premières questions indiquent que le programme de vie active est faisable, la dernière question est :

  1. Quels sont les facteurs clés qui devraient être considérés durant le processus de conception du programme actuel?

 

Bonne(s) séance(s) de clarification! Et n'oubliez pas de bâtir vos objectifs en utilisant la méthode SMART !

 

 

Caroline Leduc

Chroniqueuse de Secret de nerds - Altius

Références :

 

Pour en savoir plus sur le sujet :

Communication scientifique duquel est basée cette vulgarisation :

  • O'Donnell, M. P. (2013). Chapter 4 : How to Design and Finance a Workplace Health Promotion Programs. Troy, Michigan: American Journal of Health Promotion. pp.121-124

 

Autres chroniques sur le sujet :


L'activité physique: un remède efficace contre la dépression

Plus de 50% des antidépresseurs sont prescris pour autre chose qu’une dépression selon les chercheurs de l’université McGill.  Des raisons fréquemment évoquées sont l’insomnie, le manque de sommeil, les troubles anxieux, de panique ou douleur, et les douleurs chroniques. Les Québécois sont des consommateurs excessifs d’antidépresseurs avec plus de 420 millions de dollars en prescriptions en 2010.  «Les gens veulent une pilule du mal de l'âme qui agit tout de suite», observe le sociologue Richard Lefrançois, professeur associé à l'Université de Sherbrooke.  Le Canada est au troisième rang de l’OCDE en terme de consommation d’antidépresseurs.  Une personne sur sept consomme des antidépresseurs.  Le Québec est la province où l’on prescrit le plus d’antidépresseurs chez les jeunes, une augmentation de 196% entre 2005 et 2008. La dépression coûte 50 milliards chaque année au Canada et 33 milliards aux entreprises.

Pour avoir côtoyé  de nombreuses personnes consommant des antidépresseurs et/ou en dépression, je peux aussi vous dire que cela affecte non seulement la personne concernée, mais aussi toute sa famille et son entourage. Nous ne calculons pas toujours les effets collatéraux de cet état d’être ou maladie.  On parle de plus en plus de surmédication de mal-être. Que peut-on faire contre ce fléau qui se propage dans notre société?  Quelles sont les raisons, les causes, les conséquences et les solutions?  Si cela était si simple, nous aurions une pilule pour contrer cela…

Déjà plusieurs études ont été publiées pour indiquer les bienfaits de l’activités physiques contre les effets de la dépression, des troubles anxieux, de la panique, du manque de sommeil, de l’insomnie et de la douleur. Souvent, ces conditions diminuent considérablement le goût de bouger même si cela est un remède à long terme contre le mal-être et la douleur. Le plaisir et la sécrétion de dopamine et d’endorphine sont au coeur de la solution.  Si nous ne ressentons pas de  plaisir dans ce qu’on fait au travail, dans notre vie en général ou dans le sport, le chemin des neurotransmetteurs et les synapses ne seront pas assez stimulés pour faciliter ce chemin dans le cerveau. De ce fait, les occasions d’avoir du plaisir sont diminués. C’est un peu comme la gratitude, plus on pratique la gratitude à chaque jour, plus il est facile de reconnaître les bonnes choses qui nous entourent et conséquemment d'éprouver du plaisir et d'obtenir les bienfaits de la dopamine et de l’endorphine.  En gros, il est possible que des gens aient réellement besoin de consommer des antidépresseurs.  Cependant, nous ne pouvons négliger l’intégration de l’activité physique dans le processus de guérison puisque celle-ci permettra de diminuer  ou supprimer la consommation d’antidépresseurs.  Faire des activités cardiovasculaires constitue un traitement de première ligne dans les douleurs ou douleur chronique afin de vasculariser la blessure, apporter les agents réparateurs et éliminer les déchets. La production d’endorphine réduit la sensation de douleur ce qui facilite la réadaptation.

Dans une voie similaire, nous vivons dans une société individualiste dans laquelle les gens sont de plus en plus isolés.  Nous le voyons avec l’augmentation des résidences pour personnes âgées et le délaissement des enfants sur les écrans. L’entraide, se tourner vers les autres, bouger avec eux est véritablement la solution aux symptômes de dépression. Essayez-le, cela ne coûte rien d’aller aider vos proches et de pratiquer une activité physique en leur compagnie. C’est certain que cela demande plus d’efforts que de prendre une pilule, mais à court et long terme, ce développement d’habitudes de vie permettra de diminuer socialement le coût de santé relié aux antidépresseurs et ces conséquences sur l’ensemble de la population. Si vous manquez de soleil vous le retrouverez dans les yeux de ceux que vous aidez.

Article écrit par Félix Guèvremont

 


Planification et réseau social : Éléments essentiels à l'atteinte de nos objectifs

Pour plusieurs, ce n’est pas chose facile que d’implanter de saines habitudes de vie, comme la pratique régulière d’exercice physique ou le maintien d’une saine alimentation. La grande motivation du départ finit souvent par s’estomper, et pour beaucoup, les saines habitudes de vie prennent le bord. C’est le phénomène de l’épuisement de l’égo. Les ressources d’un individu disponibles pour contrôler l’émission de certains comportements ne sont pas infinies, et elles finissent par s’épuiser (Baumeister, Bratslavsky, Muraven, & Tice, 1998). Pour y remédier: la planification et le réseau social sont nos meilleurs alliés!
 

 

Pallier à l’épuisement de l’égo

Prendre quelques minutes pour préparer un plan s’avère très efficace pour pallier à l’épuisement de l’égo, comme l’implémentation des intentions (Gollwitzer, 1999; Webb & Sheeran, 2003). L’idée est simple, il s’agit simplement de prévoir un comportement ou une solution à un problème éventuel : Si x survient, alors je ferai y.

 

Voici quelques exemples :

  • Vous avez tendance à vous diriger vers la machine distributrice au milieu de l’après-midi parce que vous vous sentez léthargique? Voici ce que vous pourriez écrire :
    • Si je me sens léthargique dans l’après-midi, alors je vais boire un grand verre d’eau froide et manger une poignée d’amandes.
  • Vous avez tendance à rester au lit alors que vous aviez prévu faire un entrainement avant de vous rendre au travail? Vous pourriez écrire :
    • S’il est 6h du matin, alors je me lève, j’enfile mes vêtements qui sont prêts sur mon bureau, je bois un verre d’eau et je vais à l’extérieur faire ma course.

 

La performance des autres nous influence aussi

En plus des éléments individuels, notre réseau social peut aussi nous influencer. Selon la théorie de la comparaison sociale de Festinger (1954), nous avons tendance à émettre une autoévaluation de notre performance en la comparant à celle des autres, et, quand il est question de l’exercice physique, cette comparaison peut se faire de deux façons qui influencent différemment notre motivation (Garcia, Tor, & Gonzales, 2006) : La comparaison vers le haut et la comparaison vers le bas. Dans la comparaison vers le haut, nous nous comparons aux personnes qui performent mieux que nous et sommes inspirés par leurs réalisations, ce qui nous motive à mieux performer pour nous améliorer. Nous pouvons aussi nous comparer aux personnes qui performent moins bien que nous (i.e., la comparaison vers le bas) et être poussés à mieux performer pour protéger notre sentiment de supériorité. Dans une grande étude réalisée auprès de plus de 1.1 millions de coureurs utilisant une application de suivi des exercices sur une période de 5 ans, Aral et Nicolaides (2017) ont trouvé un appui aux deux effets, mais cet appui était beaucoup plus important pour le second type de comparaison : Les coureurs inconsistants influençaient plus souvent les coureurs consistants que l’inverse. Ce qu’il faut retenir : Il peut être bénéfique d’utiliser les différents outils informatiques et les applications nous mettant en réseau avec d’autres personnes visant les mêmes objectifs que nous.

 

L’importance de la planification

Il faut donc s’assurer de mettre en place des stratégies et de s’outiller afin de s’assurer de rester motivé à maintenir nos saines habitudes de vie. Où que vous soyez rendu dans l’atteinte de vos objectifs, sortez un crayon et une feuille, et planifiez dès maintenant.

  1. Notez d’abord tous les différents objectifs que vous voulez atteindre
  2. Sélectionnez un objectif sur lequel vous voulez vous concentrer dans les prochaines semaines.
  3. Pour cet objectif, identifiez tous les obstacles qui pourraient survenir.
  4. Pour chaque obstacle, planifiez un comportement alternatif, suivant la technique de l’implémentation des intentions.
  5. Placez cette feuille dans un endroit bien en vue, et relisez-la souvent. Vous pouvez aussi garder une copie électronique facilement accessible pour pouvoir vous y référer au besoin.
  6. Et finalement, entourez-vous! Prenez profit des ressources disponibles comme les applications sportives et les réseaux sociaux. Observez comment les autres vous influencent. Si vous remarquez que vous avez tendance à abandonner la poursuite d’un objectif lorsque vous vous comparez, identifiez cela comme un obstacle, et implémentez une intention pour y pallier.

 

   

Sarah Bourdeau

Chroniqueuse de Secret de nerds - Altius

 

Référence :

Aral, S., & Nicolaides, C. (2017). Exercise contagion in a global social network. Nature Communications8.

Baumeister, R. F., Bratslavsky, E., Muraven, M., & Tice, D. M. (1998). Ego depletion: Is the active self a limited resource?. Journal of personality and social psychology74(5), 1252.

Festinger, L. (1954). A theory of social comparison processes. Human relations7(2), 117-140.

Garcia, S. M., Tor, A., & Gonzalez, R. (2006). Ranks and rivals: A theory of competition. Personality and Social Psychology Bulletin32(7), 970-982.

Gollwitzer, P. M. (1999). Implementation intentions: Strong effects of simple plans. American psychologist54(7), 493.

Webb, T. L., & Sheeran, P. (2003). Can implementation intentions help to overcome ego-depletion?. Journal of Experimental Social Psychology39(3), 279-286.

 

Pour en savoir plus sur le sujet :

Autres chroniques sur le sujet :

 


Études de cas: la motivation derrière l'implantation de bonnes habitudes de vie

Le présent article est la continuité du texte Cerveau paresseux ou écnonome? Une vision énergétique de la motivation pour l'activité physique ! Il s'agit d'études de cas pouvant se présenter lorsqu'un individu cherche à trouver et maintenir la motivation pour appliquer une bonne habitude de vie. Nous vous outillons aujourd'hui de trucs et astuces pour y arriver.

Les débuts ardus de l'activité physique, comment y remédier?

Voici l’exemple d’Isabelle, jeune professionnelle qui désire commencer le ZUMBA (Illustrations des coûts énergétiques dans l’adoption d’un nouveau sport):

« J’ai l’intention d’essayer le Zumba. Mon amie m’a dit que c’était le fun. »

Étapes :

  1. Chercher une activité stimulante. J’aimerais bien le Zumba, j’aime la musique et la danse, je crois que ça va me motiver…
  2. Trouver un cours de Zumba, idéalement près de chez moi.
  3. Je ne trouve pas de cours de Zumba près de chez moi. je vais aller faire des recherches sur internet. Je ne trouve pas de cours près de chez moi :(.          1 semaine plus tard…
  4. J’entends parler au travail d’un cours de Zumba près du lieu de travail. J’analyse de la faisabilité d’aller m’entraîner après le travail. Je dois aller chercher les enfants, donc je n’ai pas le temps après le travail :(. J’aimerais bien aller m’entrainer sur l’heure du diner parce que j’ai le temps. Yeah, il y a un cours de Zumba sur l’heure du diner :).
  5. AHHH NON!  je ne peux pas aller m’entrainer sur l’heure du diner,  MES CHEVEUX VONT ÊTRE DÉGUEUX en après-midi devant mes collègues et clients!  4 semaines plus tard…
  6. Je trouve une façon de sécher mes cheveux rapidement après l’entrainement en achetant un bon séchoir que je vais trainer et je vais placer mes cheveux d’une autre façon tout aussi jolie pour l’après-midi.
  7. Je désire faire ma première expérience de Zumba aujourd’hui. OMG, j’avais oublié que mes vêtements de sport me font plus :( 5 semaines plus tard…
  8. Je trouve des vêtements d’entrainement dans lesquels je me trouve jolie, donc je vais essayer le Zumba demain. Le lendemain…
  9. J’arrive à la salle de Zumba sur l’heure du diner. Je suis stressée.
  10. Toute les filles sont souriantes et sont toutes plus en forme que moi, je suis terrifiée. J’ai l’impression que tout le monde me juge. Je veux m’enfuir. La coach ne m’intègre pas et je suis incapable de suivre le groupe, je me sens nule! Je ne reviendrai plus :(…

Astuces pour vaincre les embûches et maintenir votre motivation:

1- À quel moment de la journée ai-je le plus d’énergie ? À quel moment de la semaine ai-je le plus d’énergie ? Il est important que vous planifiez votre première expérience au gym en fonction du moment où votre niveau d’énergie est le plus élevé afin de prévenir d’éventuelles mauvaises expériences qui pourraient être causées par la fatigue, entre autres. En effet, l’adaptation aux stresseurs est plus difficile lorsque votre niveau d’énergie est plus bas. Il se pourrait par exemple que vous soyez plus sensible à la perception des regards et aux jugements des autres utilisateurs du gym si vous êtes épuisés.

2- Il est aussi important que le comportement que vous tentez d’adopter soit en accord avec vos intérêts ou vos passions. Naturellement, si vous aimez l’activité, vous avez plus de chances de vous activer, puisque la passion est une source de motivation et d’énergie mentale importante.

3- Enfin, il est important d’établir une connexion positive avec un partenaire d’entraînement ou un entraîneur. La connexion sociale est aussi une source importante d’énergie mentale ou de motivation.

 

Comment intégrer de nouvelles habitudes alimentaires?

J’ai l’intention d’ajouter l’avocat dans mon alimentation mais je n’ai aucune expérience avec cet aliment.

  1. Allez à l’épicerie
  2. Trouver les avocats
  3. Choisir la sorte d’avocat
  4. Choisir le niveau de maturité   ainsi que la quantité. Est-ce que j’en achète seulement un ou j’en achète cinq et je gère le mûrissement. Est-ce qu’il est assez mûr. Est-ce qu’il est trop dur, HA !!!!
  5. Si l’avocat est mûr, je dois choisir comment je coupe et je retire la chair de l’avocat en fonction de la recette. Justement, quelle recette je fais. Est-ce que je fais une entrée ou je le mets dans mon smoothie. Est-ce qu’on peut mettre un avocat dans un smoothie : je pense que oui… JE vais aller voir sur Internet. Ah non, c’est vrai, j’ai reçu un livre santé à Noël, je vais aller voir.
  6. Si l’avocat n’est pas mûr, comment vais-je le faire mûrir ? Est-ce que je le laisse sur le comptoir ou je le mets dans le frigo ? Si je le laisse trop longtemps sur le comptoir, il va pourrir. C’est quoi la différence entre le mûrissement dans le frigo et sur le comptoir .

La dépense énergétique nécessaire pour implanter une nouvelle habitude est élevée, car elle exige que nous évitions une habitude bien ancrée (par exemple manger des chips pour collation) et que nous forgions une nouvelle habitude à sa place. Dans le cas de l'avocat, la création et le maintien de la saine habitude tient à l'information. Je dois m'informer sur l'aliment, me le procurer, puis trouver des recettes intéressantes susceptibles de me donner la motivation de le consommer à la place de mon sac de chips. Je dois trouver une ou des manières de le manger pour être à la fois satisfait et prêt à le refaire souvent. Plus on répète une habitude, plus elle devient ancrée et moins le coût énergétique est élevé!

article par:

Jean-Michel Pelletier

Psychologue clinique


Cerveau paresseux ou économe ? Une vision énergétique de la motivation pour l’activité physique !

Pour être en mesure d’adopter un nouveau comportement santé comme la pratique de l’activité physique, il faut d’abord bien comprendre la façon dont la motivation fonctionne. Celle-ci implique la notion d’énergie, un concept clé à sa compréhension. 
On peut comparer le cerveau à une forêt dans laquelle circule une grande quantité d’informations. Cette forêt contient déjà une multitude de sentiers, car, au fil du temps, plusieurs voies se sont creusées entre les arbres. Ces voies se sont créées grâce aux passages répétés de l’information : à force d’emprunter le même chemin, on finit par laisser une trace ! Ainsi, lorsque l’on veut créer un nouveau chemin dans la forêt, nous devons déplacer des plantes, contourner des arbres et repasser par le sentier le plus souvent possible pour maintenir le chemin fonctionnel.

Toutes ces actions nécessaires à la création d’un nouveau sentir demandent de l’énergie !

L’analogie demeure valide pour l’adoption d’un nouveau comportement santé telle que l’activité physique : il faut d’abord déplacer les anciens patterns, contourner par la suite les diverses barrières psychologiques et, enfin, reproduire le comportement désiré le plus souvent possible.

Pour se faire, il est préférable d’avoir un maximum d’énergie, puisque, sans surprise, le coût énergétique de l’activité physique est très important, et ce, autant sur le plan physique que psychologique.

Déplacer les anciens patterns potentiellement nocifs au profit de l'activité physique

Malheureusement, d’anciens patterns nocifs comme le fait d’écouter la télévision quatre heures par jour ne s’éliminent ni par magie, ni instantanément. La raison est fort simple :  il s’agit de chemins déjà bien creusés dans les circuits du cerveau, et qui ont de faibles coûts énergétiques en raison de leur automatisme. L’objectif est donc de donner de moins en moins d’attention à ces comportements jusqu’à ce que les habitudes nuisibles diminuent en importance dans le cerveau. Néanmoins, il faut savoir choisir la bonne stratégie pour chasser certains patterns de nos habitudes de façon efficace. Si, par exemple, vous vous dîtes constamment qu’il est stupide de regarder la télévision quatre heures par jour, non seulement vous vous dévalorisez, mais vous donnez également de l’attention au comportement que vous souhaitez éliminer. Ainsi, l’astuce est de donner graduellement de plus en plus d’attention à une nouvelle habitude plus saine.

 

Contourner les barrières psychologiques comme la fatigue

Afin d’être en mesure d’adopter un nouveau comportement, une énergie mentale optimale est nécessaire, d’une part parce que vous êtes en processus d’apprentissage, et d’autre part parce que vous prenez de nouvelles décisions demandant un coût énergétique important à court terme. Mais ne vous inquiétez pas, les bénéfices énergétiques futurs sont beaucoup plus importants que les coûts à court terme.  Le cerveau s’active de la même façon qu’une voiture : celle-ci a besoin de l’énergie électrique de la batterie pour démarrer, tandis que le cerveau a besoin d’énergie mentale.  

 

Reprendre le chemin de l'activité physique le plus souvent possible

On estime que le temps pour qu’un nouveau comportement devienne une habitude varie de 2 à 8 mois. Une fois que le nouveau chemin dans le cerveau est bien pavé, l’activité physique devient dès lors moins coûteuse énergiquement et il est donc plus facile d’aller s’entraîner avec le temps. Par contre, d’autres phénomènes psychologiques peuvent nuire au maintien de ces nouvelles habitudes dans le quotidien. L’ennui peut devenir votre ennemi : une routine d’entraînement faite pendant trop longtemps peut devenir monotone pour votre cerveau.

La variation de certains éléments de l’activité devient donc importante à ce stade afin d’éviter l’ ennui. Changer de programme d’entrainement, changer de musique  (« playlist ») ou changer d’activité sportive sont des exemples de modifications simples, mais efficaces qui peuvent maintenir votre cerveau stimulé et votre personne motivée.

 

article par:

Jean-Michel Pelletier | Psychologue clinique et sa collaboratrice Pascale Cécire