Stress et santé: quelles sont les conséquences et les implications?

D’abord, il importe de définir ce qu’est le stress afin de pouvoir démystifier ses conséquences. Bien qu’il existe une multitude de définitions du stress, nous proposons la suivante : le stress est défini comme étant une sorte d’évaluation cognitive propre à chaque individu qui est généré lorsqu’il fait potentiellement face à des menaces ou à des opportunités (Lazarus et Folkman, 1984). Donc, la notion importante dans la définition du stress est la composante subjective que chaque individu fait quant à l’interprétation personnelle de son propre stress. Ainsi, chaque personne vit et interprète son stress différemment.

Le stress provient d’événements ou de stimuli causés par certains stresseurs. Ces stresseurs peuvent être physiques ou psychologiques, et aigus ou chroniques (Centre d’études sur le stress humain, 2017). Un stresseur aigu est un événement traumatique survenant à un moment dans le temps tel qu’un décès, un accident, etc. alors qu’un stresseur chronique s’étend sur une longue période de temps, par exemple en environnement de travail malsain qui engendre un climat négatif. Ces stresseurs sont au final tout ce qui cause le stress!

Le stress est-il toujours néfaste ?

La réponse est non! Au contraire, le stress nous est nécessaire dans certaines situations, par exemple pour atteindre des objectifs, pour affronter un nouveau défi, pour obtenir une promotion au travail ou même lors de notre mariage ou d’un accouchement! À cet égard, le stress est même bon pour la santé dans des situations où il génère un sentiment d’accomplissement ou d’autres sentiments positifs (Selye, 1975). Cependant, le stress devient problématique s’il devient chronique, s’il mène à l’épuisement, où lorsque le corps humain n’est plus capable d’y répondre et conséquemment le système immunitaire en est atteint.

S’en suivent donc des symptômes négatifs reliés à un stress prolongé. Ces symptômes sont reliés à la dépression, l’anxiété, l’épuisement professionnel dit burnout, etc. Le stress peut aussi affecter la santé physique. Ces symptômes physiques peuvent être des maux de dos, un faible système immunitaire, des maux de tête et même ultimement des crises cardiaques et des AVC. En effet, le stress accru augmente le risque de maladies coronariennes liées aux crises cardiaques (Chandola et al., 2010). Enfin, les symptômes de stress peuvent même affecter les comportements, par exemple augmenter la consommation de drogues, d’alcool ou de cigarettes.

Dans les milieux de travail, ces conséquences liées aux symptômes du stress ont inévitablement des coûts. Selon les recherches de Chrysalis Performance Inc., le stress en entreprise représente:

19% des coûts d’absentéisme;

40% des coûts de roulement du personnel;

55% des coûts de PAE (programme d’aide aux employés);

60% des accidents de travail;

10% des coûts de régimes d’assurance-médicaments;

100% des poursuites liées au stress.

Par ailleurs, les problèmes de santé mentale en milieu de travail peuvent coûter jusqu’à près de 14% des profits annuels nets des organisations et jusqu’à 16 milliards de dollars annuellement pour l’économie canadienne (Institut universitaire en santé mentale de Montréal, 2017). Enfin, selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression devrait atteindre la première place de cause de morbidité dans les pays développés d’ici 2020.

Ceci étant dit, il est important que les différents milieux de travail adoptent divers programmes faisant la promotion de la santé au travail, dont des programmes de prévention et d’information, ainsi que des programmes d’aide aux employés afin éliminer le stigmate entourant les problématiques reliées au stress et de venir en aide aux employés qui en ont le besoin. Donc comme le bon vieux dicton le dit : il vaut mieux prévenir que guérir !

Kloé Therrien

Chroniqueuse de Secret de nerds- Altius

Références:

Centre d’étude sur le stress humain. (2017). Qu’est-ce que le stress ? Stresseurs. [En ligne] : http://www.stresshumain.ca/le-stress/quest-ce-que-le-stress/stresseurs.html

Chandola, T., Heraclides, A., & Kumari, M. (2010). Psychophysiological biomarkers of workplace stressors. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 35(1), 51-57.

Institut universitaire en santé mentale de Montréal. (2017). En chiffres.  [En ligne] : http://www.iusmm.ca/hopital/sante-mentale/en-chiffres.html

Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Coping and adaptation. The handbook of behavioral medicine, 282-325.

Selye, H. (1975). Stress and distress. Comprehensive therapy, 1(8), 9-13.